Un départ
Je ne veux plus rester encore en ce bas monde
A me tenir debout pour suivre les saisons
Je ne veux plus rester qu'importe les raisons
Pas plus d'un seul instant pas plus d'une seconde
Mon imagination autrefois si féconde
Avait pourtant germé en mille floraisons
Mais les graines du temps devinrent des poisons
En forgeant dans mon cœur une plaie trop profonde
Chaque moment passé me fait toujours plus mal
Et je reste à rêver pour qu'au moment final
Mon âme tourmentée lentement se repose
Enfin je m'en irai loin des maux les plus forts
Sans culpabilité pas plus que de remords
Comme une fleur tombée pour être enfin éclose
Repos
Je ne peux plus rester je ne peux plus attendre
Mon cœur est submergé par bien trop d'émotions
Mon esprit qui se meurt est sur le point de fendre
Et mon corps se sépare en mille directions
A tous ceux qui m'ont vu je ne peux plus prétendre
A rester tout de marbre aux multiples passions
Qui ont sur tout mon être un mal été répandre
Sans instants de répit et sans hésitations
C'est pourquoi pour sauver les miettes de mon âme
Dans cet instant succinct que l'urgence réclame
Je m'en vais pour trouver un moment de repos
Un jour plus fatigué et triste que la pierre
Pour pouvoir reposer les restes de mes os
Dans la chaleur aimable et tendre de la terre
Aromantisme
Je n'ai jamais aimé et n'aimerais jamais
Ces mots je les ai sus sans avoir à les dire
Ils ont forgé mon cœur comme on forge un empire
Et sont les fondations de tout ce que je sais
Si le fait d'être seul peut sembler si mauvais
Il n'est en rien pour moi quelque chose à maudire
Car j'ai su m'écarter d'une émotion bien pire
Qui ne m'affectera jamais plus désormais
Ce sentiment vaincu qui jamais ne m'habite
Vite entré dans mon cœur est aussi parti vite
Et je suis protégé de ce bien mauvais mal
Le peur d'un abandon et la peur de la perte
Mon âme n'en fera pas une découverte
C'est le prix à payer pour un bonheur final
Vite !
Je veux mourir mourir mourir encor plus fort
Parcourir mon destin à très grande vitesse
À quoi bon être heureux de ne pas être mort
Si c'est pour le chagrin la peur et la tristesse
Cette vie que je tiens qu'on appelle trésor
Quel intérêt pour moi de garder cette ogresse
Et de la décorer de grands lapis et d'or
Si c'est pour la laisser perpétuer ma détresse
L'espoir qui vis en nous est assez beau parleur
Pour convaincre à garder la plus grande douleur
Tandis que notre esprit se dissout dans l'abîme
Ainsi nous nous vêtons des habits du bourreau
Pour traiter le bonheur et son désir en crime
Étouffant les appels d'un dénouement plus beau